lundi 11 juin 2012

Akira bien qui rira le dernier...





Avant de s'attaquer à cette première œuvre ambitieuse (voir article précédent) que certains de par le monde qualifiaient déjà de masterpiece mais sans réellement prendre conscience que deux nouveaux créateurs de décors venaient d'entrer sur la scène internationale et allaient frapper encore plus fort dans les mois à venir, je m'étais fait la main sur une petite œuvre personnelle pour mettre en valeur deux gashapon* d’Akira, du génial Katsuhiro Ōtomo, manga ayant marqué mon adolescence bretonne au même titre que Dragon Ball (qui fera l'objet d'une publication future).




Je passais en effet souvent après les cours avec mes amis chez le petit libraire en face de l'école, me faufilant entre les rayonnages étroits pour aller feuilleter les nouveautés au fond de l’échoppe encombrée, et rêvant devant cette édition luxueuse reliée en 14 volumes de la version française en grand format et en couleur qui telle le Saint Graal brillait sous les rayons timides de la fin de journée dans lesquels dansaient des petites particules de poussières (et pour les fans, sachez qu'il existe avant cette édition une autre sous forme de fascicules, aujourd'hui collector). Pour des questions de pure nostalgie, je suis resté fidèle à cette version malgré la réédition « japonaise » (format et traduction plus fidèle et sens de lecture original) quand des années plus tard, devenu un brillant vendeur de fruits et légumes jouissant d'une carrière prometteuse dans le monde du biologique (si vous avez raté ça, c'est ici), j'ai pu enfin les acquérir.




Ces gashapon (comme toutes les figurines que vous verrez dans ces pages) je les avais gagnés à la sueur de mon front en travaillant pour feu Toystar, pour lequel nous avons par la suite fait quelques vitrines (notre première étant visible dans l'article précédent). En effet, pour les dépanner nous leur prêtions main forte de temps en temps et pour nous remercier ils nous gratifiaient d'un petit pécule que nous pouvions dépenser dans la boutique. Et c'est plein de fierté et avec une joie immense que je regardais de l'autre coté du miroir ce petit gars de 8 ans que j'avais été et qui bavait d'envie devant la vitrine bien achalandée de son magasin de jouets préféré en rêvant d’être un jour payé en figurines et jouets de toutes sortes ! (nous étions à la fin des années 80 et il existait encore quelques magasins indépendants, avant que le marché ne soit récupéré par les hyper en pleine explosion démographique et quelques enseignes spécialisées – oui, fidèle à sa ligne de conduite basée sur la promotion des petits artisans Itoko Création continue de dénoncer les dérives capitalistes). Alors certes ce n'était plus les GI-Joe et les Mask de mon enfance et autres Cops ou Maîtres de l'Univers, mais c'était des jouets quand même, et je pouvais donc en être fier ! (images trouvées sur backintoys)



Ainsi donc, possédant ces gashap tout droit sortis de mon enfance et de mon adolescence, et mon cher Kouz s’étant initié à l'art de la création de décors, je me lançais à mon tour dans l'aventure sous ses conseils avisés, et décidais de leur créer un écrin de polystyrène extrudé.


A la base un décor ça ressemble à ça !


Jouissant de nombreuses années de brillantes études architecturales, c'est tout naturellement que je décidais de créer des bâtiments. L’atmosphère générale du manga tendant légèrement du coté apocalyptique de l'ambiance citadine, je décidais donc de faire de ces façades des reliques d'autrefois, d'une époque où les gens avaient encore un domicile (avant que les banques ne les récupèrent pour cause d’intérêts exorbitant impayés) et où les magasins de jouets existaient ! Rideaux de fer baissés, fenêtres barrées de planches de bois, carreaux cassés, gouttières rouillées et murs en partie effondrés, je sortais tout l'attirail issu du guide du parfait petit architecte en apocalypse pour les nuls (ça marche aussi si vous êtes américain et que vous traversez Détroit en fait).





Apres avoir élaboré quelques plans des deux façades, c’est à grands coups minutieux de cutter (oui, je suis minutieux même à grands coups de cutter) je façonnais donc tel l’orfèvre mon diamant brut, pour en faire un bijou digne de recevoir ces petits figurines si précieuses à mes yeux. L’idée était d’en faire des sortes de serre-livres pour encadrer ma collection en bande dessinée. Je glanais ici et là quelques objets pour venir enrichir la façade. Paille des petites briques de jus de fruit pour la gouttière, filets de cagettes de fruits pour le grillage, le tout solidifier et mis en valeur avec de la peinture métallique et cuivre, pour les effets de rouille. 




Et c’est avec beaucoup d’émotion et un grand bonheur que je posais pour la première fois mes figurines dessus. Ce décor continue d’orner mes étagères, même si, première œuvre oblige, il s’avère un peu brouillon et bâclé par endroits (je suis peut être minutieux mais pas forcément patient...)






Et en bonus  deux photos inédites du maître en pleine action (en toute modestie).








                                                                                                                                                         Niko 

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