vendredi 1 novembre 2013

Parce que c'est meilleur quand c'est rond.




Il y a de choses dans la vie d’un ado qui marquent. Les boutons bien sûr, le style vestimentaire et/ou capillaire parfois ridicule (et que vous rappellent régulièrement les photos de famille), les potes, les amours, et, bien sur, Dragon Ball (enfin, si vous avez été ado dans les années 90 du moins).

Et c’est donc de ce dernier dont il s’agit aujourd’hui (parce que bon, j’ai pas l’habitude de raconter ma vie). Moi, c’était un mardi. L’heure de perm qui ne sert à rien, celle entre onze heure et midi. Je me laissais corrompre par un ami qui voulait m’entrainer hors des murs du lycée pour s’occuper un peu plus dignement qu’en faisant des devoirs. C’était en septembre, le soleil était comme à son habitude rayonnant (comme dans tous mes souvenirs breton - et je vous emmerde, bande de mauvaises langues) et nous marchions vers ce temple de débauche qu’était le bar du coin, où, tels des bad boys aguerris, nous allions siroter en terrasse notre diabolo citron avant de faire un baby foot.

Et là, c’est le drame. Pas un rond. Rien. Nada. Quelques centimes tout au plus dans le fond du sac, entre les feuilles froissées d’une obscure leçon de géo qui jamais ne retrouverait la faveur d’un bureau aimant sur lequel un élève assidu suerait sang et eau pour faire rentrer dans sa mémoire déjà encombrée ces nouvelles dates et lieux indispensables (car oui, comment vivre sans savoir quelle est la principale production du Minnesota de la fin du XXe siècle, hein ? hein ??).

(info pour briller en société : c'est le plus gros producteur de betteraves à sucre des USA)


D’où cette idée ingénieuse qui allait bouleverser ma vie : faire un tour au magasin de BD du coin (qui, petit aparté, a en cet été 2013, prit sa retraite après des années de bons et loyaux services à me fournir ma dose d’imaginaire). Parce que feuilleter quelques sublimes pages de bande dessinée ça vous fait rêver, ça vous transporte ailleurs, ça vous fait oublier tous vos soucis… et ça vous occupe une heure.

J’ouvre la porte, faisant tintinnabuler la clochette, et nous entrons, saluant le propriétaire des lieux. Quelques grains de poussières volent dans les rayons de soleil qui traversent la vitrine encombrée, et qui, par un jeu de reflets, viennent s’abattre sur une étagère qui jusque là n’avait que peu retenue notre attention. L’étagère des mangas. 



Parce que oui, rappelons que si Akira à rencontré un certains succès, c’est en album cartonné couleur au format européen, et que jusqu’à présent les autres timides tentatives d’importations s’étaient soldées au mieux par une indifférence générale. C’est seulement en 1993 que Dragon Ball commence donc à exister, publié par Glénat, dans le sens de lecture européen. Viendra ensuite l’année suivante Ranma ½. Et il faudra encore attendre un an avant de voir arriver Gunnm ou Dr Slump, et Appleseed (au même format que Akira), la démocratisation du manga n’intervenant vraiment que vers 1996/1997, avant de prendre l’essor que l’on connait au début du XXIe siècle.   

Et là forcément, on prend un bon coup de vieux (nan je ne pleure pas, c’est la clim… je la supporte mal…).

Enfin bon, moi et Dragon Ball, ce fut un coup de foudre. Les dessins, le rythme, l’humour… ca ne ressemblait a aucune autre bande dessinée. Et comme tous les premiers amours, celui-ci est resté gravé dans mon cœur. Aussi, quand, « quelques années plus tard » (parce que c’est plus évasif et donc flatteur que « 10 ans plus tard ») j’ai eu l’occasion de faire des décors avec mon cousin pour une boutique de produits dérivés, j’ai forcément ramené à la maison quelques fidèles compagnons qui aujourd’hui encore me regardent du haut de leur étagère, et me voient avec ce même petit sourire béat que j’avais eu en feuilletant pour la première fois les pages de l’œuvre d’Akira Toriyama… Petit sourire qui jamais ne s’est effacé.



Pour faire un bon décor de Dragon Ball il vous faut quoi ?

-       Du polystyrène extrudé
-       Un cutter, une règle, un crayon
-       De la colle à bois
-       Du sable
-       De la peinture (gris, blanc, noir, rouge)
-       Un peu de patience
-       Des jolies figurines à mettre en valeur

Première étape, choisir un décor simple et représentatif de l’œuvre. Rappelons le, les choses simples sont souvent celles qui rendent le mieux. Pour ma part j’ai tout de suite eu envie de faire un ring.




Deuxième étape, trouver les bonnes proportions par rapport aux figurines. Idéalement il aurait pu être un peu plus grand, mais après il faut penser aussi au rangement sur l’étagère. Je l’ai donc fait en fonction de la place que j’avais.

Troisième étape. Petit coup de crayon sur le support, quadrillage des dalles à l’échelle des personnages, bout de mur… un peu de patience pour sculpter l’effet brique. Une fois tout ca terminé, en casser un bout. Des impacts sur le sol, un morceau qui a volé en éclat. Il faut que ce soit vivant.

En quatrième étape la sous couche. D’habitude on met du Gesso (pour imperméabiliser le polystyrène afin qu’il ne boive pas la peinture) mais de la colle à bois mélangée avec du sable - pour donner l’effet granuleux de la pierre – c’est encore mieux. Là encore choisissez la finesse du sable en fonction de l’échelle des personnages.

Cinquième étape, une fois la colle sèche, coup de peinture. Pour le sol faites une première couche uniforme et ensuite des dégradés. Quelques petites touches de différents gris pour rendre un effet plus irrégulier fait plus réaliste. Vous pouvez aussi marquer un peu les ombres des tas de pierres avec une teinte plus foncée, et les jointures des dalles avec une teinte plus claire.  Pour le mur en brique même chose. Une première teinte uniforme, et ensuite des dégradés que vous appliquez de manière aléatoire, une brique par ci, une brique par là.




Il ne reste plus qu’à mettre en scène vos personnages et à vous extasier pendant des heures !




Niko.